Tarot Lenormand

Qui était Madame Lenormand, cartomancienne ?

Marie-Anne Lenormand, prophétesse

Surnommée la sibylle du faubourg Saint-Germain, Marie-Anne Lenormand (1772-1843), nécromancienne et cartomancienne française, a marqué son époque par la justesse de ses prophéties.

Orpheline dès son plus jeune âge, Mademoiselle Lenormand, comme l’appelaient ses contemporains, est élevée dans un couvent d’Alençon. Elle développe très rapidement, dès l’âge de 7 ans, des dons de voyance, à la grande stupéfaction des religieuses. Jeune fille, elle part s’installer à Paris où elle fait la connaissance d’Armeval de La Saussotte, un bel aristocrate, et se place sous sa protection. Son bonheur sera de courte durée puisque son amant est arrêté dans une rafle, pendant La Terreur en 1793. Livrée à elle-même, elle fait rapidement une rencontre déterminante. Elle se lit d’amitié avec Madame Gilbert, cartomancienne, qui lui apprend à canaliser ses dons grâce au tarot divinatoire d’Etteila. En parallèle, passionnée par le théâtre, elle fréquente assidument les salles parisiennes. Elle y exerce ses dons de cartomancienne auprès des acteurs, ses premiers clients fidèles, qui lui établissent une solide  réputation dans le milieu parisien.

Cabinet de voyance

Elle s’installe alors rue de Tournon où elle demeurera jusqu’à sa mort. Elle y ouvre un cabinet de voyance où, officiellement, elle exerce la profession d’écrivain. Ce ne sera pas uniquement une couverture puisqu’elle écrira effectivement plusieurs ouvrages. En l’espace de quelques années, elle va accueillir en consultation de voyance bon nombre de personnages influents de l’époque: Robespierre, Marat, Saint-Just, Fouché, le comte de Provence, Joséphine de Beauharnais, Napoléon… Et puis, ce sera le Tout-Paris qui va défiler dans son cabinet. Sa renommée grandissante va lui desservir puisqu’elle sera arrêtée à plusieurs reprises. En 1830, lassée des procès et des arrestations, elle met fin à sa vie publique et décide de réserver ses talents de voyance à ses amis.

En 1843, elle s’éteint à son domicile parisien. Au delà de son œuvre littéraire, c’est son nom, attribué à des jeux de cartes divinatoires illustrés, qui a traversé les époques.